DPE en énergie primaire

DPE en énergie primaire

La crise énergétique de ces derniers mois a engendré un focus tout particulier sur le DPE en énergie primaire.

Tant les bailleurs que les locataires prêtent désormais attention à ce diagnostic technique qui joue désormais énormément dans la balance pour le choix d’un logement.

Aussi l’équipe de La Gestion En Ligne vous en dit plus sur ce diagnostic.

 

 

Rappels sur l’origine du DPE et ses évolutions

Si le DPE existe depuis de nombreuses années, sa forme et son importance ont vu des modifications majeures ces deux dernières années.

 

Qu’est-ce que le DPE ?

LE DPE est le Diagnostic de Performance Energétique d’un logement ou d’un bâtiment. Il est réalisé à l’occasion d’une vente ou d’une mise en location. Il a pour objet d’informer l’acquéreur ou le locataire de la performance énergétique et climatique d’un bien, des travaux à réaliser mais aussi d’estimer les charges énergétiques.

Ce diagnostic contient deux composantes :

  • La consommation d’énergie
  • L’impact en termes d’émission de gaz à effet de serre

Celles-ci sont notées de A à G, et elles permettent alors de détecter les passoires énergétiques.

Cependant, le DPE doit contenir d’autres informations obligatoires comme les caractéristiques principales du logement, les énergies renouvelables utilisées, les recommandations pour améliorer la performance énergétique, le dernier rapport d’entretien de la chaudière et les éléments sur le confort en été du logement.

Un DPE est valable 10 ans.


Bon à savoir :
 

  • Les DPE réalisés entre le 1erjanvier 2013 et le 31 décembre 2017 étaient valables jusqu’au 31 décembre 2022.
  • Les DPE réalisés entre le 1erjanvier 2018 et le 30 juin 2021 sont valables jusqu’au 31 décembre 2024

 

 

 

Les évolutions du DPE

Plusieurs évolutions sont venues modifier le DPE créé en 2006.

En 2013 a eu lieu la première réforme :

  • Modification de la méthode de calcul, pour obtenir des résultats plus fiables
  • Ajout de certifications, avec ou sans mentions
  • Transmission des rapports auprès de l’ADEME

La seconde réforme s’est appliquée à partir du 1er juillet 2021. Les différentes modifications ont été les suivantes :

  • Nouvelle méthode de calcul
  • Opposabilité du DPE, qui était informatif jusqu’alors
  • Création du « DPE logement » qui se réalise au niveau du bâtiment d’habitation et plus uniquement au niveau du logement seul

Toutefois après des mois chaotiques, dus à la nouvelle méthode et un recours fréquent à des valeurs par défaut, il a fallu lancer la réédition de certains DPE.

C’est pourquoi une nouvelle évolution a eu lieu en 2021, avec un ajustement de la méthode de calcul, mais aussi des modalités d’établissement du DPE. Elle est rentrée en vigueur le 15 octobre 2021, suite à l’arrêté du 8 octobre 2021 pour les biens construits avant 1975 et ceux initialement classés D,E, F ou G.

La dernière évolution est entrée en vigueur le 1er janvier 2023, suite à l’arrêté du 3 novembre 2022. Les mesures prises sont alors les suivantes :

  • Mention obligatoire de la quantité d’énergie finale, rapportée au m² de surface habitable considérée et exprimée en kilowattheures par m² et par an
  • Autorisation d’utiliser les contenus CO2 des réseaux de chaleur et de froid issus du récapitulatif standardisé d’étude thermique ou énergétique pour réaliser le DPE pour les constructions neuves
  • Sécurisation de la réalisation du rapport de DPE pour éviter les faux

De plus, depuis le 1er avril 2023, le DPE doit être accompagné d’un audit énergétique en cas de vente d’une maison individuelle ou d’un immeuble composé de plusieurs logements classés ou G par le DPE et appartement au même propriétaire.

 

 

Mieux connaître le DPE en énergie primaire

Partie intégrante du DPE, le DPE en énergie primaire est particulièrement regardé par tous ceux qui souhaitent vraiment avoir un logement qui soit le moins énergivore possible.

 

A quoi correspond le DPE en énergie primaire ?

Le DPE mentionne deux types d’énergie :

  • L’énergie primaire
  • L’énergie finale

L’énergie primaire correspond à toute l’énergie disponible dans les ressources tirées de la nature. On l’appelle aussi énergie brute car c’est l’énergie existante sans transformation, stockage ou intervention de l’homme. Il s’agit des énergies suivantes :

  • Le bois, avant toute transformation
  • Les combustibles fossiles comme le pétrole non raffiné, le gaz non traité ou encore le charbon (tourbe, lignite et houille)
  • Certaines ressources fissibles, telles que le minerai brut d’uranium
  • Des ressources renouvelables comme le rayonnement solaire ; l’eau qui s’écoule d’un barrage, la chaleur du sous-sol terrestre, la biomasse…

Pour passer de l’énergie primaire à l’énergie finale, il est nécessaire de passer par l’étape de la transformation, avec l’énergie secondaire. On l’appelle aussi énergie convertie. C’est une fois arrivée sur le lieu de consommation qu’elle prend alors le terme d’énergie finale. Il y a parfois une déperdition. C’est notamment le cas avec l’électricité qui est l’énergie qui subit le plus de pertes. Pour avoir 1 kWh d’électricité, il faut 2,3 kWh d’énergie primaire. Le coefficient est donc de 2,3 depuis la RE 2020. Il était de 2,58 avant. Par contre, pour le bois et le gaz, le coefficient est de 1. A savoir que le coefficient d’énergie primaire est variable suivant les pays et son mix énergétique, il est fixé par l’Agence International de l’énergie.

L’énergie finale correspond à toute l’énergie qui est facturée et consommée par un utilisateur. Cela comprend ainsi toutes les pertes réalisées lors de la production, du transport ou bien de la transformation du combustible. L’énergie finale est aussi appelée énergie disponible.

 

Où trouve-ton le DPE en énergie primaire ?

Depuis le 1er janvier 2023, les informations concernant la consommation en énergie primaire et en énergie finale se trouvent sur la 1ère page du DPE.

En fait, l’étiquette énergie du DPE correspond au classement en énergie primaire. C’est donc la consommation en énergie primaire qui donne la notation du logement et son niveau de performance.

Juste en-dessous, on trouvera le chiffre de l’énergie finale. Tout aussi important, il doit être indiqué en kWh/m²/an depuis le 1er janvier 2023. C’est cette consommation en énergie finale, qui permet de déterminer la décence, ou pas, d’un logement eu égard aux normes en vigueur qui vont se durcir ces prochaines années. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2023 les logements avec l’étiquette G et une consommation supérieure à 450kWh ne peuvent plus être loués, à partir de 2025, ce seront tous les logements G, à partir de 2028 tous les logements F et en 2034 tous les logements E …

Il est donc impératif de prendre les mesures nécessaires pour réaliser des économies en énergie et améliorer ainsi son DPE.

 

 

 

Comment améliorer son DPE en énergie primaire ?

L’amélioration de votre DPE passe d’abord par une connaissance de tous les éléments à prendre en compte, afin de prendre les mesures adéquates.

 

Rappel sur ce qui est pris en compte

La consommation d’énergie d’un logement, formalisée par une lettre allant de A à G en fonction de son niveau de performance énergétique et de ses émissions à effet de serre dépend de différents éléments comme :

  • Chauffage
  • Production d’eau chaude
  • Refroidissement du logement
  • Eclairage
  • Equipements auxiliaires (ventilation, pompe …)

C’est donc la performance des équipements mais aussi des caractéristiques physiques du logement, qui va modifier la consommation d’énergie.

C’est la méthode 3 CL qui est utilisée depuis juillet 2021 pour déterminer cette consommation d’énergie.

Pour rappel :

Classes énergétiques en vigueur pour les DPE réalisés après le 1er juillet 2021
Source : ministère de la Transition écologique
Classe énergétique Seuils du DPE
A Moins de 70 kWh/m²/an et de 6 kg CO2/m²/an
B De 70 à 110 kWh/m²/an et de 6 à 11 kg CO2/m²/an
C De 110 à 180 kWh/m²/an et de 11 à 30 kg CO2/m²/an
D De 180 à 250 kWh/m²/an et de 30 à 50 kg CO2/m²/an
E De 250 à 330 kWh/m²/an et de 50 à 70 kg CO2/m²/an
F De 330 à 420 kWh/m²/an et de 70 à 100 kg CO2/m²/an
G Plus de 420 kWh/m²/an et plus de 100 kg CO2/m²/an

 

Certains logements pourront donc avoir vu leur logement mieux classé après 2021, car les seuils ont augmenté. Les classes A étaient uniquement pour les consommations inférieures à 50 kWh/m²/an, les B, les C et les D. L’occasion de refaire un DPE pour être mieux classé ?

 

 

 

Des solutions pour améliorer son DPE

Si pour moins consommer, l’équipement a son rôle à jouer, il y a un axe sur lequel travailler en premier : l’isolation du logement. Pour cela, il est souvent nécessaire de réaliser des travaux de rénovation énergétique à différents niveaux :

  • Les murs, tant en intérieur qu’en extérieur
  • Le toit
  • Les huisseries, réalisées avec des matériaux bien isolants

Une meilleure isolation va permettre en hiver d’éviter les déperditions de chaleur et donc de moins chauffer, tandis qu’en été le frais sera conservé et évitera dans la mesure du possible le recours à la climatisation.

C’est ensuite que la rénovation des équipements de chauffage et de refroidissement aura un rôle à jouer. Souvent plus performants et moins énergivores, leur utilisation aura un impact immédiat sur la consommation d’énergie. Vous pourrez alors modifier :

  • Le système de chauffage en passant d’une vieille chaudière à une chaudière à condensation, à une PAC ou une chaudière à granulés
  • La production d’eau chaude pourra se faire avec un ballon thermodynamique

Ces solutions d’amélioration de la consommation d’énergie et d’isolation peuvent alors être financées de différents moyens : Ma Prime Rénov’, un éco-prêt à taux zéro, la TVA à 5,5 % …

Pour pouvoir en bénéficier, il faut souvent correspondre à certains critères comme le type de logement, qui doit être construit depuis un certain nombre d’années, mais aussi sur un audit préalable à réaliser, sur un niveau de revenus, sur un montant ou un type de travaux à réaliser …

 

 

Les conséquences directes du DPE sont en premier lieu la possibilité légale de louer ou pas un logement, et ensuite de trouver des locataires intéressants par un logement avec telle ou telle étiquette. En effet, pour un locataire un logement avec une classe énergétique mauvaise c’est synonyme de dépenses supplémentaires. C’est souvent ce qui fait reculer les locataires.

Alors, les travaux pour un bien locatif sont à réfléchir de manière posée car ils limitent la vacance locative, mais aussi la fréquente rotation des locataires dus à des frais énergétiques trop importants, mais surtout ils permettent une vraie revalorisation de votre bien.